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Mardi 19 mars 2024Saint Joseph Liturgie de ce jour : « Joseph était un homme juste. »Saint Augustin nous dit que la grandeur de Marie n’est pas tant d’avoir été la Mère de Dieu, ce qui ne dépendait pas d’elle, que d’avoir été pleinement sa disciple. De même la solennité de saint Joseph que nous célébrons en ce jour nous offre le portrait du disciple que nous cherchons à devenir en ce temps de carême.
L’acceptation de la volonté de Dieu, d’abord, est le socle de toute vie chrétienne possible :
Quoiqu’il comptât des rois pour ses ancêtres et qu’il descendît de ces souverains que Dieu lui-même avait mis sur le trône, Joseph se vit sans chagrin dans une condition basse et obscure, et ne demanda point de sortir de la voie qui lui avait été marquée. La pauvreté ne lui parut pas honteuse quand c’était Dieu qui l’avait permise. Ce fut assez pour lui de trouver dans le travail de ses mains de quoi conserver à Dieu une vie qu’il avait destinée à son service, et il considéra dans son état, non pas les révolutions d’une bizarre fortune, mais les dispositions d’une sage et adorable Providence.
Esprit Fléchier, Panégyrique de saint Joseph.
L’humilité de Joseph, ensuite, est le socle de toute sainteté possible :
Au demeurant, Joseph n’était rien à Nazareth, qui elle-même était si peu de chose. Il n’y avait aucun emploi ; et hormis qu’il y édifiait constamment tout son voisinage, il n’y exerçait aucune action. Il ne passait point pour lettré, encore moins pour savant, et très probablement, selon l’homme, il n’était ni l’un ni l’autre. Tout au plus, parce qu’il était sage, discret et bon, venait-on parfois lui confier des chagrins ou lui demander des conseils. En somme, vous le voyez, c’était, dans toute la force du terme un plébéïen obscur et un homme effacé. Mais que cet effacement lui plaisait ! Que son âme y trouvait de repos et son cœur de délices ! Quand il y pensait, du moins ; car souvent, le plus souvent, il n’y pensait même pas.
Charles Gay, Sermon pour la fête de st Joseph.
Joseph, enfin, vivait au plus haut point l’amour de la Vierge Marie, sans lequel on n’a jamais pu être chrétien :
Saint Joseph, plus heureux que les autres hommes, s’unissait à Dieu par la Vierge ; en aimant son épouse, il aimait la Mère de son Dieu. Il ne voyait rien en elle qui ne lui inspirât la piété. Ses paroles l’élevaient à Dieu, ses regards sanctifiaient son cœur, sa modestie réglait toutes ses actions, et sa beauté, par un miracle perpétuel, ne faisait naître que des pensées chastes dans son esprit : la beauté de la Vierge, qui n’avait jamais eu de commerce avec le péché, étant heureusement mêlée avec la grâce, imprimait le respect, inspirait la pudeur, répandait je ne sais quelle influence de sainteté, excitait de chastes désirs, et purifiant les yeux de ceux qui la regardaient, ramenait à Dieu les pensées qu’on aurait pu arrêter sur elle.
Esprit Fléchier, Panégyrique de saint Joseph.
MÉDITER :
L´Auteur : Fléchier (Esprit, 1632-1710) Né près d’Avignon, d’une famille pauvre, ses talents de poète et d’orateur en feront l’un des familiers de la cour de Louis XIV, avant de finir évêque de Nîmes. Gay (Charles, 1815-1892) Figure exemplaire du retour à l’Église catholique des grandes familles bourgeoises après la Révolution française, Charles Gay sera évêque auxiliaire de Poitiers aux côtés du cardinal Pie. |