Samedi 20 avril 2024

Saint Marcien

L’efficacité de Marie

   De quel feu de charité, de quels sentiments de miséricorde et de bonté les entrailles de la Vierge Marie n’ont-elles pas été brûlantes et remplies, alors qu’elle a porté durant neuf mois en son sein virginal, et qu’elle continue de porter dans sa poitrine et dans son cœur le Fils de Dieu, lui qui est la charité même, la miséricorde et la bonté ? Alors, de même qu’on ne peut approcher d’un grand feu sans recevoir sa chaleur, ainsi et bien plus encore, quiconque est dans le besoin et s’approchera avec humilité et foi du feu de la charité, de la miséricorde et de la bonté qui brûle sans cesse au cœur de la Vierge Marie, en recevra le secours, les faveurs et la grâce ; et cela d’autant plus qu’il s’en approchera souvent, et avec foi et confiance.

    De plus, jamais aucune créature n’a autant aimé Jésus-Christ que sa très sainte Mère, ni ne s’est autant conformé à sa volonté. Et donc, puisque le Fils de Dieu lui-même, lui qui a consacré toute sa vie et tout ce qu’il est à nos besoins de pécheurs, nous a donné sa Mère pour mère et avocate, afin qu’elle nous aide et qu’elle soit après lui moyen de notre salut, comment celle-ci pourrait-elle nous faire défaut, et se rebeller contre la volonté de son Fils ? Alors, mon enfant, recours avec confiance à la très sainte Marie, Vierge et Mère : cette confiance est riche et heureuse, et il est sûr de se réfugier auprès d’elle, car elle continue de mettre au monde la grâce et la miséricorde.

Lorenzo Scupoli, Le Combat spirituel, 49

MÉDITER :

    S’approcher de Marie, c’est s’approcher de Jésus. Voilà pourquoi il n’y aura jamais de concurrence entre Marie et Jésus dans notre prière, et en quoi Marie est le plus assuré chemin vers Jésus.

    La maternité de Marie dure autant que dure l’œuvre de Jésus ; notre vie chrétienne, continuation de celle de Jésus en l’Église qui est son corps, naît sans cesse de Marie, de sa prière, de son cœur.

L´Auteur :

Scupoli (Laurent, 1530-1610)

Né à Otrante en 1530, François Scupoli rencontre à Naples la fervente et jeune famille sacerdotale des Théatins, fondée à Rome en 1524. Il y entre en 1569, y reçoit le nom de Laurent, et y sera formé par saint André Avellin, avant d’être transféré à Plaisance, où il sera ordonné prêtre en 1577, puis à Milan, Gênes, Venise, et Naples. Accusé, sans doute à tort, d’un grave délit en 1585, il fut en disgrâce parmi les siens, jusqu’à sa réhabilitation au soir d’une vie dont on ne connaît guère que l’humilité et la discrétion.

Édité à Venise en 1588 sans nom d’auteur, le Combat Spirituel connut très vite un immense succès qui lui valut plus de 600 éditions dans toutes les langues jusqu’à nos jours. Son plus fameux lecteur sera saint François de Sales, qui ne s’en séparait jamais et en donnera une traduction française. Petit manuel de confiance absolue en la bonté de Dieu et de défiance envers soi-même, on y trouve déjà le secret du salésianisme : l’attention à la présence amoureuse de Dieu dans les moindres détails de la vie la plus ordinaire.